Cuisine japonaise simple et saine

OMIKUJI

Petits papiers magiques

En me promenant dans les allées des sanctuaires « Shintô », la religion traditionnelle japonaise, je voyais toujours des petits papiers accrochés bien sagement sur des ficelles tendues sur des piquets en bois ou bambou.

Ils étaient là par centaines en rangs serrés devant les lanternes de pierre traditionnelles parfois illuminées le soir.

A quelqu’un qui venait d’en nouer un sur la ficelle, je demandais le nom en japonais : on appelle ça « Omikuji ».

Tirer au sort pour prédire l’avenir et divination

Le mot « Kuji » signifie à l’origine tirer au sort en demandant l’avis des dieux pour prédire l’avenir ou divination. En fait de nombreuses méthodes ont été utilisées au Japon pour connaître la volonté divine. Par exemple le «Takusen» qui consiste à inviter la divinité à entrer dans un corps humain pour lui poser directement des questions. Une autre méthode consiste à mettre sur des braises un gros coquillage ou une carapace de tortue et d’interpréter les craquements émis.

Utilisation profane

Gagner des lots est devenu une méthode simple et populaire par exemple pour donner un ordre de priorité ou rang entre les personnes dans un groupe.

pendant la période Edo (17/19 eme siècle), les petits papiers étaient aussi vendus par le temple aux visiteurs au bénéfice de sa restauration. Cela s’appelait « Tomikuji ».

Sa version moderne «Takarakuji » (loterie financière) ou bien « Fukubiki » qui étaient organisées par les marchands pour faire des soldes au moment des fêtes ou bien donner des tickets de concert.  Je me souviens d’un sentiment joyeux quand j’ai gagné un gros lot de « Fukubiki » (un bon achat de 5000 yens !)  dans les rues commerçantes de l’ancien marché aux poissons « Tsukiji » à Tokyo.

Fukubiki

« Omikuji » une des coutumes pour le Nouvel An japonais

Lorsque les japonais visitent des sanctuaires Shintô ou des temples du Bouddhisme, notamment pour le Nouvel An japonais (Oshogatsu), ils achètent ce papier en espérant qu’il leur donnera le sourire en prédisant une bonne chance … même s’ils n’y croient pas tout à fait…

Sur un petit papier, il y a le résultat de sort de chance classé parmi 7 à 9 catégories :  la bonne chance (Grande, moyenne, petite etc) ou la mauvaise chance (mauvais, très mauvais etc) et aussi un message de Dieu en forme d’un poème ancien Japonais ou Chinois. Mais très souvent, les gens ne regardent que le résultat… C’est une coutume de l’accrocher sur l’arbre dédié en faisant un nœud, notamment quand la prédiction est mauvaise. Mais, ce n’est pas obligatoire.

Aujourd’hui ces petits papiers permettent aux temples Shintô et Bouddhistes de gagner entre 100 -200 yens (1 – 2 euros actuellement) par papier et, comme partout dans le monde d’avoir cette petite excitation :  jour de chance ou pas de chance ?

Reste à la fin ces jolis petits papiers noués, chacun à sa façon qui donnent à ce rêve millénaire de la loterie une poésie et une légèreté qui représentent tellement bien l’âme japonaise.

Et puis, perdu ou gagné, c’est quand même mieux que de voir des papiers par terre…

omikuji noué
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