Cuisine japonaise simple et saine

Oshogatsu

Bon c’est le moment de parler du Nouvel An non ?
Au Japon bien sûr !

D’abord un mot de Noël… 
Il y a très peu de chrétiens au Japon et Noël, qui est central en Occident est essentiellement là-bas une occasion de consommer et offrir des cadeaux notamment pour les enfants. On vend des tas de produits et il y a des décors dans les magasins et les hôtels occidentaux. La veille de Noël « Christmas Eve » est une soirée plutôt romantique. C’est un rêve des jeunes femmes japonaises d’aller dîner au grand restaurant occidental avec un amoureux.

Oshogatsu (Le Nouvel An) : la fête religieuse et familiale

Par contre «Oshogatsu» (la période du Nouvel An, du 1er au 7 janvier), est très symbolique et comporte beaucoup de rituels. C’est aussi la période des vacances où les bureaux sont fermés du 30 décembre au 3 janvier au minimum. Chacun rentre dans son pays natal et passe son temps avec la famille.

Parlons du spirituel d’abord :

On dit que le Dieu du Nouvel An «Toshi Kamisama » descend du ciel sur terre et visite chaque foyer pour porter bonheur à la nouvelle année. Tous les rituels et les coutumes du Nouvel An ont été faits pour le recevoir à la maison.

Au passage au nouvel an, le 31 décembre autour de minuit, les énormes cloches de bronze des temples bouddhistes sonnent 108 fois (On dit que c’est le nombre des « Désirs » qui sont l’origine de la souffrance en Bouddhisme) tous les quarts d’heures. Pour les Japonais, cette sonorité est d’une façon générale, très symbolique et a quelque chose de spirituel.

Joyanokane

C’est le moment où les gens se rendent aux temples bouddhistes ou sanctuaires Shinto (selon l’habitude ou l’envie). Des foules immenses s’amassent aux abords des temples. J’ai assisté ainsi au passage à l’An 2000 au « Kiyomisu-dera » (l’un des plus grands temples de Kyoto). C’était un spectacle extraordinaire : des milliers de personnes se souhaitant la bonne année à mi-voix sans jamais se toucher !

Sinon, ils rendent visite aux temples dans les trois premiers jours de l’année pour faire les vœux et acheter «Omikuji » (voir le blog sur ce sujet) pour sentir la chance de l’année.

Hatsumode

« Osechi Ryori » – Repas d’Oshogatsu

« Osechi Ryori » est le repas pour célébrer « Oshogatsu ». C’est la nourriture traditionnelle qui est servie depuis l’époque Heian (il y a 900 ans !). Ce sont des plats cuits et froids qui se conservent sans réfrigération (à l’époque). Ils sont présentés dans les boîtes carrées de trois à quatre étages en bois ou en laque et aussi en plastique de nos jours.
Autrefois, la maîtresse de maison passait plusieurs jours pour préparer Osechi Ryori et soufflait un peu sans cuisiner pendant quelques jours. Maintenant, il y a beaucoup d’Osechi Ryori préparés de toutes sortes.
Il existe une trentaine de sortes de mets et le contenu varie d’une région à l’autre. C’est bon et l’opulence des mets est un régal pour les yeux…

Osechi-ryori

« OZÔNI »

Il y a plusieurs rituels de repas pour le passage au Nouvel An. A minuit précis, on mange des nouilles de sarrasin qui apportent longue vie à ceux qui les consomment. Ensuite le premier janvier, on mange « Ozoni » (une soupe japonaise avec « Mochi » (un petit gâteau en pâte de riz un peu collant). On l’offre aussi aux invités Les Japonais en raffolent et c’est l’honneur d’en recevoir. Je l’ai goûté. C’est quand même leur truc à eux..

Ozoni

« OTOSHIDAMA »

Pour les enfants c’est la fête : ils reçoivent « Otoshidama » (un cadeau du Nouvel An), l’argent mis dans de petites enveloppes dédiées aux motifs et couleurs de toutes sortes. Tous les adultes les préparent pour les enfants de la famille et aussi des amis. Chaque famille fixe un montant ensemble par tranche d’âge pour faciliter la tâche.

Otoshidama

Il y a aussi beaucoup de spectacles traditionnels pour la nouvelle année ; Kabuki, Nô, Nihonbuyô (la dance traditionnelle japonaise) etc..

J’ai eu une chance d’assister à un spectacle rare de « Nô *»; une présentation du premier spectacle qui inaugure le cycle des représentations de l’année sur la scène d’extérieur du Nô dans le cours de « Yasaka Jinja » à  Kyoto. L’acteur principal entre sur la scène avec une boîte de masque de Nô et le met au cours du spectacle. C’est le seul moment qu’on peut voir le visage d’acteur de Nô.

Nô

Dès le 2 Janvier, tous les magasins rouvrent, les adultes achètent « Fuku Bukuro » (un sac qui porte bonheur, dont on ne peut pas voir le contenu qui est un assortiment des articles non vendus du magasin) , les enfants dépensent leur « Otoshidama » et la vie frénétique reprend son cours..

Fukubukuro

*Nô : un théâtre lyrique traditionnel japonais, constitué sous la forme actuelle à l’époque Muromachi (1336 et 1573). Certains rôles portent les fameux masques de Nô, C’est un art extrêmement codé et apprécié par les intellectuels au Japon

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